Le projet, qui voit ce jour son aboutissement, est à intégrer dans une vision plus globale qui concerne l’ensemble du linéaire du GR 65 pour lequel le territoire est concerné. Plus largement, n’oublions pas que nous ne sommes qu’un petit bout de cet itinéraire et qu’il a un avant et un après nous, avec des acteurs et des territoires différents. Des partenariats, échanges d’expériences et cohérences d’actions sont recherchés le plus souvent possible pour qu’au final le pèlerin se sente partout bien accueilli et dirigé. Pour ce faire, nous nous associons aux démarches de l’ACIR (Agence Régionale des Chemins de Compostelle) et du département de l’Aveyron en matière de rayonnement du chemin de St Jacques et d’actions de sauvegarde et d’améliorations.
Pour notre communauté de communes, ce tronçon dévié et sécurisé est à mettre en lien avec les futurs travaux de création d’une halte pèlerin à St Côme d’Olt et ceux à venir qui borderont le Lot après le centre-ville d’Espalion en direction de Bessuéjouls. La communauté actuelle (compétente en matière d’aménagement de sentier de Grande Randonnée) envisage dans le temps toutes les améliorations à y apporter. Elle s’inscrit en continuité des actions déjà entreprises par l’ancienne communauté de Commune Espalion-Estaing.
• Un tronçon de sentier paysager
Pour sécuriser ce tronçon du chemin de St Jacques de Compostelle, entre la Vierge de Vermus et la Chapelle de Perse, à Espalion, la Communauté de Communes a tout d’abord déplacé et fait valider un nouveau cheminement auprès de la Fédération de Randonnée Pédestre (garante de l’intégrité des GR).
Ensuite, ce nouveau tracé rejoignant deux chemins ruraux existants en passant par une parcelle en terrasse, une réflexion a été menée pour réaliser des aménagements respectueux de l’histoire agricole du site, de son relief, de ses murs et des circulations d’eau. Les pentes existantes ont été respectées, les matériaux issus du site privilégiés –pierre, bois-, les techniques de construction ancestrales utilisées, les terrasses remises en valeur.
C’est donc une démarche qui va au-delà du simple tracé ou aménagement de chemin. Nous sommes là dans une approche intégrant les préoccupations des élus du territoire en matière de richesse paysagère, respect de l’environnement et valorisation des savoir-faire.
• Le clou de jalonnement, un marqueur UNESCO
Le bien culturel en série « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » inscrit au Patrimoine Mondial UNESCO depuis 1998 est matérialisé par une sélection de 71 monuments et de 7 sections de sentier, répartis dans 10 régions françaises. Notre territoire regroupe à lui seul sur 45 kms, un tronçon (St Côme – Estaing) et 2 biens (ponts d’Estaing et d’Espalion). Cette richesse a incité l’ancienne communauté à se lancer dans le programme PER St Jacques. La conception d’un clou de jalonnement permettant au pèlerin de repérer les biens tout au long de son cheminement a été réalisé dans le cadre de ce programme avec pour vocation d’être transférable à l’ensemble des biens qui ponctuent le chemin.
Aussi, la Communauté de Communes Comtal Lot et Truyère remet elle à l’ACIR, un de ses partenaires incontournables pour la protection et la valorisation du chemin, la propriété du « clou » afin qu’elle en gère l’usage auprès de tous les territoires potentiellement concernés. Pour ce faire une convention est signée entre les deux structures. A la convention est associé un cahier des charges d’utilisation.
L’ACIR en quelques mots :
L’Agence de Coopération Interrégionale et Réseau des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle est une association professionnelle, laïque et culturelle. Elle réunit près d’une centaine de collectivités locales, des associations, des hébergeurs et des offices de tourisme. Elle agit pour la valorisation des chemins de Saint-Jacques de Compostelle et le développement d’un tourisme culturel au service des territoires.
Reconnue par l’Etat français comme tête de réseau du bien « Chemins
de Saint-Jacques-de-Compostelle en France », elle organise et anime le réseau d’échanges et de coopération des propriétaires et gestionnaires des 78 composantes en vue d’assurer l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du bien et de sa valeur universelle exceptionnelle.
• Plan de financement
Ces travaux d’un montant de 75 000 € ont pu être réalisés grâce aux diverses aides qui ont financé ce projet à hauteur de 63%, réparties comme suit :
à l’aide de l’Europe (FEDER – Plan Massif Central) avec 33% de subventions et grâce à l’aide de l’Etat, de la Région Occitanie et du Département avec chacun 10% de subventions.
Les travaux ont été réalisés par Paysage Concept et EGTP qui ont fait sur ce chantier un travail de grande qualité.
Quelques extraits de l’inauguration :
Eric Picard, Maire d’Espalion souhaite « noter la collaboration très forte entre la CC et la commune (…) sur la maîtrise foncière partenaire pour que l’avenir du chemin soit promis pour les générations futures » « Bravo et merci aux entreprises pour le travail fait ».
Jean-Michel Lalle, Président de la CC Comtal Lot et Truyère explique que cette expérience « s’ouvrira sur d’autres possibilités sur le GR65 qui parcourt notre CC. » et que les travaux menés sur ces sentiers se font avec « toujours ce souci, sur ce chemin de St Jacques, comme sur les autres d’ailleurs, de l’écoute commune, pour que le pèlerin soit dans un cadre idéal » « Nous allons commencer les haltes de pèlerins à St Côme d’Olt, puis pour le cheminement en bord du Lot à Espalion jusqu’à Bessuéjouls, nouvelle pierre à l’édifice » « Avec nos partenaires, le Conseil Départemental, et l’ACIR, nous sommes dans l’échange, et quand on s’entend et qu’on coopère : on avance ! » « Je voudrais également remercier les propriétaires des terrains. » « Ici, on a respecté l’histoire du monde agricole, du site, des murs en pierres sèches avec l’utilisation de matériaux locaux, et on a retrouvé ces gestes ancestraux pour rebâtir ce bout de chemin ». « Je crois qu’il faut conforter cette dynamique, cette pratique sur tout le chemin ».
Jean-Claude Anglars, Conseiller Départemental, explique qu’un « travail a été amené, de 2 millions d’€, puisque le chemin a été reconnu comme bien culturel et patrimonial par l’UNESCO ». Il loue le « travail exemplaire (…) de réflexion sur nos routes et nos chemins » « C’est une histoire qui continue en travaillant sur le patrimoine vernaculaire et l’Histoire du chemin »
Madame La Préfète apprécie cette « magnifique promenade, cet espace-temps de spiritualité que nous avons partagé » en empruntant le tronçon aménagé jusqu’à la Vierge de Vermus. Elle précise que ce « tronçon sécurisé aménagé de toutes pièces fait partie du paysage et est invisible : et ça c’est très important » « Ce chemin parcourt un paysage varié et exceptionnel (…) qui en fait une voie de prédilection » « C’est la préfecture de l’Aveyron qui assure ce bien en tant que patrimoine mondial de l’UNESCO » « L’environnement est protégé, les anciens matériaux ont été réutilisés, c’est un travail exemplaire : il faut en remercier les entreprises et maîtres d’œuvre »
Nils Brunet de l’ACIR intervient : « On fédère les collectivités. Ça illustre bien ce qu’on fait au niveau du plan gestion : porter les valeurs universelles de l’Unesco et mettre en dialogue ces valeurs avec une histoire des traditions, des savoirs faire, des singularités locales, qui font tout l’intérêt et la richesse des lieux. »